Cliquez sur les rubriques ci-dessous si vous voulez en savoir plus.
Le Pacte pour un enseignement d'excellence prévoit d'allonger d'un an la durée du tronc commun. Ce tronc commun engloberait dès lors la 3e année secondaire. Mais le Pacte prévoit aussi de modifier le contenu et la grille horaire de ce tronc commun. C'est sur ce second enjeu que nous voulons intervenir à travers cette pétition.
La nouvelle configuration du tronc commun, actuellement en projet, sera d’abord mise en œuvre dans le maternel et durant les deux premières années du primaire, à partir de 2020. Elle s’étendra ensuite année par année à l’ensemble du primaire et aux trois premières années du secondaire. Autrement dit, le nouveau tronc commun ne sera pleinement opérationnel qu'en 2027.
Les propositions actuellement sur la table interviennent au terme d'un processus lancé en janvier 2015 par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celui-ci visait à négocier un «Pacte pour un Enseignement d’excellence». L'objectif ? Définir les choix à faire pour les 10 prochaines années en matière d'éducation des élèves de 3 à 18 ans.
Le Pacte a été élaboré à travers des groupes de travail et de discussion, des ateliers pédagogiques, une Conférence citoyenne, des consultations itinérantes. Les arbitrage se sont effectué au sein du "groupe central", composé de représentants des cabinets des deux ministres, de l'administration, des fédérations de pouvoirs organisateurs, des organisations syndicales et des associations de parents.
Au mois de mars 2017, ce groupe central a remis au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles un accord négocié à propos des grandes orientations pour l’école de demain.
Le Gouvernement a ensuite mis en débat les actions prioritaires de cet accord à travers des sessions de discussions, des groupes de travail et des consultations citoyennes.
Sur le contenu du tronc commun, un groupe de travail a rédigé un rapport puis la Ministre a dégagé de ce rapport des propositions plus concrètes. C'est sur ces dernières propositions qu'ont été consultés 117 enseignants et citoyens lors d'une journée de consensus qui s'est tenue le 20 janvier 2018. Au terme de cette journée où il était davantage question de modalités que d'orientations fondamentales, une synthèse des échanges a été rédigée.
La Ministre va prochainement transmettre cette synthèse et ses propositions d’action au Comité de concertation ainsi qu’au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, instances qui formuleront également leurs recommandations.
Sur cette base, la Ministre formulera une proposition de grille horaire au Gouvernement.
Ce qui est actuellement sur la table est présenté dans le document préparatoire à la conférence consensus sur les grilles horaires. C'est par rapport à ces propositions que la pétition prend position.
Ces propositions présentent deux scénarios pour les 6 années du primaire (et les trois du maternel) et trois scénarios pour les 3 premières années du secondaire.
Dans l'enseignement primaire, les deux scénarios ont des points en commun. Les principaux sont :
Le scénario 1 se distingue du second sur un point essentiel : les périodes consacrées à l’apprentissage du français et des mathématiques y sont renforcées en première et deuxième primaire. Les apprentissages en sciences et en sciences humaines, de même que ceux relatifs aux compétences manuelles, techniques et technologiques, ne commencent qu’en troisième primaire.
Dans l'enseignement secondaire, les trois scénarios ont également des points communs. Les principaux sont :
Les scénarios se distinguent sur la durée des modules de cours :
Globalement, le volume horaire des 9 années du tronc commun est réparti de la manière suivante :
Les critiques que nous adressons ne portent pas sur l'extension du tronc commun aux 9 premières années de l'enseignement obligatoire. Nous pensons en effet qu'il est tout à fait possible de proposer un tronc commun pour tous les élèves sans mettre certains en échec, sans en démotiver et sans brader le niveau d'exigence... à condition que le contenu soit conçu d'une manière différente des propositions actuellement sur la table.
Nos critiques sont explicitées dans un texte développant les arguments de la pétition.
Nous pensons que la proposition d'utilisation des 7.700 heures de cours est problématique à un triple point de vue :
Certaines de ces critiques ont été exprimées lors de la journée de consensus, même si les questions qui y étaient posées visaient à éviter une remise en cause des arbitrages effectués en amont.
10.000 heures est une estimation minimale du temps passé par les élèves à l'école durant les 9 années du tronc commun (6 années primaires et 3 premières années du secondaire).
Ce total regroupe 7.700 heures de cours (de 60 minutes) et 2.300 heures de temps scolaire en dehors de la classe (si l'on compte 1h30 de cantines et récréations quotidiennes).
10.000 heures, c’est environ un cinquième du temps de vie que les jeunes ne passent pas à dormir entre leur 6e et leur 15e anniversaire (et probablement un quart si l’on compte le temps de travail scolaire à domicile).
Définir le contenu du futur tronc commun constitue un enjeu essentiel. Il s’agit en effet de dire à quoi seront consacrées les 10.000 heures que nos enfants passeront à l’école entre 6 et 15 ans.
Ce débat est ouvert dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence. Malheureusement, les propositions des pilotes et négociateurs de ce Pacte restent trop engoncées dans la vieille tradition scolaire faite de découpages disciplinaires et de guerres de tranchées entre elles.
Elles ne font pas davantage rupture avec un projet éducatif qui consiste pour l’essentiel à préparer les individus à la lutte des places et à la recherche de la performance économique.
Elles ne prennent pas la mesure des défis d’une génération qui devra sortir l’humanité des logiques aliénantes et déshumanisantes que nous avons laissé se déchaîner.
A l’heure où il n’est plus temps de rénover l’école mais de la repenser en profondeur, nous pensons que ces propositions ne peuvent pas servir de cadre au débat. Nous ne voulons pas d’un énième toilettage d’un modèle épuisé. Nous voulons repartir d’une page blanche et commencer par discuter en profondeur des finalités de l’éducation (et de nos désaccords à ce propos).
Dans ce débat, nous voulons défendre l’idée que notre défi commun est l’avènement d’une tout autre humanité, où la quête de toute-puissance serait remplacée par la modération, la tolérance par la fraternité, l’aide ponctuelle par la solidarité structurelle, l’égalité des chances par la réduction drastique des inégalités de pouvoir, de reconnaissance et de revenus, l’innovation aux mains du marché par l’innovation d’intérêt général, la gouvernance technocratique par le gouvernement démocratique.
Depuis des lustres, notre communauté belge francophone n’a pas eu l’occasion de débattre en profondeur de l’usage du temps considérable que nos enfants passent à l’école. Nous réclamons à présent un large débat, ouvert et sans tabou, partant des finalités et définissant sur cette base les curricula et les conditions à réunir pour que les professionnels puissent mener à bien l’ambitieux projet dont nous les chargerions.
Nous exhortons le Parlement à reprendre en main ce dossier essentiel et à dégager avec nous une voie alternative là où beaucoup affirment qu’il n’y pas d’alternative. L’enjeu est à ce point crucial que les mois de débats ne seront pas du temps perdu.
Merci aux 752 signataires
Voir la liste des 752 signataires
La lettre a été signée par 750 personnes a été envoyée aux parlementaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles et aux médias.
Publication de notre lettre et de la liste des 750 signataires
Référence à notre lettre dans un article de Bosco d'Otreppe à propos des débats autour du tronc commun.
Publication de notre lettre et de la liste des 750 signataires
Dans Débat Première, le 27 mars, le débat "Pacte d'excellence : tronc commun, c'est quand qu'on va où ?", animé par Bertrand Heine, avec Bernard Delvaux, représentant de Tout Autre Ecole, et Anne Morelli, représentant les 1.000 signataires d'une pétition demandant le maintien d'un cours spécifique d'histoire.
Réponse de la députée Françoise Bertieaux
Le mouvement « Tout autre chose » est au ralenti, voire en hibernation. Mais il ne tient qu’à vous de relancer la dynamique en vous rendant sur le site participatif des groupes.