Peut-on concilier proximité et mixité sociale ? C’est la question que posent Nico Hirtt et Bernard Delvaux dans le dernier Cahier de recherche du Girsef.
Leur conclusion ? Il est techniquement possible de répartir les élèves entre écoles en conciliant deux objectifs: attribuer à chaque élève une école proche de son domicile et garantir la mixité sociale de chacune des écoles. Ils en font la démonstration à propos de l’enseignement primaire bruxellois.
Leur démonstration est résumée dans la figure 4 ci-dessous, où chaque cercle représente une école primaire.
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A gauche, la situation actuelle: les « ghettos de pauvres » (en rouge) et les « ghettos de riches » (en bleu foncé) y sont nombreux.
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A droite : la situation à l’issue du processus de propositions d’une place à chaque élève. Les cercles rouges (« ghettos de pauvres ») ont disparu. Les cercle verts (situation de grande mixité) sont majoritaires. Des cercles bleus foncés (« ghettos de riches ») subsistent au Sud-Est (mais cependant moins « riches » que précédemment). Les autres cercles figurent des écoles relativement mixtes, avec une légère majorité de pauvres (en jaune) ou une légère majorité de riches (en bleu clair).
Cette étude est importante car elle confirme que la ségrégation résidentielle ne peut servir d’alibi pour justifier la ségrégation scolaire. Ce qui signifie que cette ségrégation est avant tout le résultat d’une absence de consensus politique. Et de l’idée largement répandue dans la population selon laquelle la mixité à l’école est un handicap plutôt qu’une opportunité pour le jeune (… et un impératif pour la société).
Cette étude donne des arguments à ceux qui veulent lever le tabou du marché scolaire. Un marché scolaire dont on sait qu’il génère ségrégation et inégalités.
Elle donne aussi du crédit à une proposition de l’Aped (Appel pour une école démocratique) : proposer pour chaque élève une école mixte et proche, avec la possibilité pour les parents de demander une autre affectation si celle qui leur est proposée ne leur convient pas. Le pari ? Si les écoles proposées sont proches et relativement similaires en termes de composition sociale, la grande majorité des parents acceptera la proposition.
Rouvrons le débat sur ce sujet tabou. Car si l’on veut vraiment moins d’inégalités à l’école et si l’on veut une école qui participe à la construction d’une société démocratique, il faut, pour rester cohérent, remettre en cause le marché scolaire.
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