Nous étions responsables d’un lieu d’accueil alternatif de la petite enfance depuis plus de 28 ans.
Nous étions soutenues et encouragées par les responsables de l’ONE, qui trouvaient l’idée originale et pertinente. Ils n’avaient pas, à l’époque, réponse à tout, et permettaient les différences.
Nous étions parrainées par une association en lien avec l’ONEM visant à faciliter la création d’emploi.
Pendant ces années, nous avons vécu harmonieusement notre travail, grâce au soutien de ces différentes instances, pour notre bonheur, pour celui des enfants que nous accueillions, et de leurs parents qui y trouvaient un cadre en accord avec leurs valeurs. Une sorte de « Tout autre chose » avant la lettre ?
Aujourd’hui, nous n’avons plus la responsabilité de quoi que ce soit. Deux fois rien, non ? Une crèche qui ferme ses portes, et puis ? Et puis ? C’est une manière d’être au monde qui est battue en brèche, et une manière qu’a le monde d’être à nous qui se joue. C’est de ça qu’il est question.
Entendons-nous : Il y a eu, pendant ces 28 ans, bien des remises en question. Et nous étions d’accord. La collaboration était fructueuse. Mais depuis deux ans le vent tourne. Depuis deux ans la pression augmente. L’accueil de la petite enfance, a fortiori alternative, est devenu un parcours du combattant.
Il semble pourtant bien que oui. Et il nous semble que nous le sommes pour des raisons essentielles :
Mais, nous l’avons déjà dit, on veut que nous ne soyons plus responsables de rien. Nous ne sommes plus responsables de notre lieu d’accueil, et si nous l’étions encore, nous ne serions plus responsables de nos choix éthiques et moraux, nous serions réduits au rôle d’exécutantes serviles. ET C’EST VRAIMENT DE CELA dont il est question ici.
Pouvons-nous admettre qu’on nous dise, en tout et pour tout, ce qu’il faut faire, même quand ce qu’il faut faire ne nous agrée pas ?
Pouvons-nous admettre que de plus en plus on en revient à « Je ne veux voir qu’une seule tête » ?
Pouvons-nous admettre de n’être, ici aussi, plus des citoyens, mais des consommateurs sans conscience ?
« L’ONE fixe trop de règles. On est des exécutants, obligés d’accepter les règles, même quand elles vont à l’encontre de ce que l’on pense. »
Nous ne l’admettons pas. Oh, nous ne sommes pas de doux rêveurs, nous n’attendons pas le grand soir pour demain matin, nous voulons simplement que restent ouverts des lieux qui accueillent ceux qui entrent dans la vie en offrant une souplesse, un droit au respect des convictions de chacun.
Mais ce droit-là bafoué dans l’accueil des tous petits, nous en sommes convaincues, c’est le début de la longue marche vers l’obscurantisme à tous les niveaux (phagocytez-moi tout ça dès le départ, ça facilitera la suite).
C’est ce combat-là qui nous et vous importe. C’est ce dire-là que nous martelons, que nous martèlerons encore et encore.
À vous tous que nous avons déjà croisés dans nos mouvements sur la terre, ou que nous rencontrerons un jour prochain.
Nous avons eu l’occasion, l’hiver dernier, d’aller à la rencontre d’une belle réinvention de la vie citoyenne. Tellement belle que nous avons grande envie de la partager. D’où cette invitation en pièce jointe, pour vous, et à essaimer aux quatre vents.
Nous souhaitons que cette rencontre soit réellement un moment d’échange d’expériences et d’inspirations pour demain.
Ainsi, pour éviter le format « conférence avec questions/réponses », nous vous suggérons de visionner auparavant la vidéo sur Youtube, la vidéo « Conférence articulée, la gouvernance participative« .
Cela nous permettra d’y ajouter simplement quelques impressions personnelles et de basculer plus rapidement dans l’échange.
Quand : le vendredi 5 mai 2017 à 19h30
Où: au bar de l’Espace Delvaux Rue Gratès 3 à 1170 Watermael
À vous y voir et vous y entendre,
Jacques, Olivier, Karine, Corinne, Claude, Luc etc.
PS : si vous n’êtes pas libre le 5 mai ou si vous êtes plus intéressé par la démocratie citoyenne de large, et moins par un échange local, voici d’autres dates intéressantes :
Il y eut, in illo tempore, dans la commune de Watermael-Boitsfort, un panneau de vingt mètres carré un peu particulier. De la taille d’un panneau publicitaire, on n’y voyait jamais de publicité, mais par contre une phrase poétique ou philosophique, de Jacques Brel ou de Yehudi Menuhin…
Le panneau n’a pas disparu, il est simplement devenu… un panneau publicitaire.
Ce panneau, les membres de la locale « Tout autre chose » de WB se sont dit qu’il manquait dans le paysage ; parce qu’il donnait à sourire ; parce qu’il poétisait la vie ; parce que surtout il ramenait les vrais panneaux publicitaires à leur vraie valeur : une pollution du cœur et de l’esprit.
Alors, ce mardi 21 février, ils ont interpellé le conseil communal de leur commune pour proposer à leurs élus de replacer un panneau poétique à un endroit stratégique de la commune.
L’interpellation s’est déroulée dans le presque calme (nous jetterons un voile pudique sur la seule note discordante d’une qui a de la chance que le ridicule ne tue plus), l’idée a été reçue positivement. Et nous attendons la suite.
Donc, d’ici peu, vous aurez peut-être l’occasion de lire, à l’entrée de la commune : « L’ennui porte conseil. » (Hector Berlioz), ou « En ce temps-là j’étais en mon adolescence. » (Blaise Cendrars), voire un vers en turc de Nazim Hikmet, en arabe de Mahmoud Darwich, en cyrillique de Pouchkine… Pour le sourire de l’âme.
Si le projet aboutit, ce sera la deuxième réussite de la locale au conseil communal. Comme nous avons beaucoup d’autres idées en magasin, gageons que ce ne sera pas la dernière.
Le texte complet de l’interpellation est disponible ici.