Archives de catégorie Une tout autre SNCB

ParPatrick Jonniaux

Une plateforme Une Tout Autre SNCB

Une tout autre SNCB : une plateforme pour défendre un rail public, de qualité et accessible à tous.

LOGO TASNCB

Récemment, le gouvernement a annoncé l’instauration d’un service minimum à la SNCB lors des grèves.

Le 23 août 2017, Tout Autre Chose et d’autres organisations ont participé à une action initiée par la CGSP-Cheminots de Bruxelles dénonçant ce projet de service minimum, promesse mensongère envers les voyageurs et diminuant la portée du moyen de lutte que représente la grève.

Il est apparu évident aux associations participantes qu’il fallait aller plus loin, c’est pourquoi elles ont décidé de former une plateforme. Son but est de défendre, par toutes sortes de moyens, le service public face aux coupes budgétaires et à la privatisation. Plutôt que les dégradations des conditions de travail, la diminution des services pour les voyageurs, les augmentations de prix, les retards, le service minimum…, nous réclamons un service maximum pour tous les voyageurs et de bonnes conditions de travail pour les cheminots. Notre volonté est d’avoir des trains plus fréquents, plus sûrs, moins chers, et à l’heure.

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La plateforme compte deux cercles.

Le premier organise des actions de manière concrète. Il comporte : Tout Autre Chose, Hart boven Hard , la CGSP-cheminots/ACOD-Spoor- Bruxelles, l’asbl-vzw « Catastrophe ferroviaire Buizingen : Plus jamais / Treinramp Buizingen : Nooit Meer », la CNE, Inter-environnement- Bruxelles, METISP (association pour un meilleur service public), le Théâtre Croquemitaine.

Un second cercle est composé d’associations partenaires qui la rejoignent lors d’actions ponctuelles, et qui ne sont pas liées par les positions ou des actions de la plateforme : Climate Express, Fédération des Etudiants Francophones, le MOC Bruxelles, CGSP-Acod Spoor et CSC-ACV Transcom.

N’hésitez pas à vous investir avec nous contactant à l’adresse [email protected]

 

 

ParPatrick Jonniaux

Pour un Service maximum

Oyez, oyez, voyageurs de tous horizons !

Branle-bas de combat sur le rail. Notre SNCB n’est pas dans un état resplendissant, et le gouvernement continue de la maltraiter. Et nous avons besoin de vous pour changer ça!

 

Agir concrètement

Pour une tout autre SNCB, sans service minimum, mais avec un service maximum, c’est possible ! Un service maximum, avec des trains plus sûrs, plus fréquents, à l’heure et moins chers.

Nous appelons chacun et chacune à participer avec nous à trois actions afin de porter ce message haut et fort :

  • La « grande distribution de faux billets bien foutus » le 04/10 : Rejoignez la team des ‘distributeurs’, qui, lorsqu’un train s’arrête à une gare, courra dedans afin d’y déposer de précieux faux billets de train critiquant la politique du rail calamiteuse. Le 04/10 à 7h30 dans de nombreuses gares du pays:

- Bruxelles Central, Gand, Charleroi, Namur, Anvers, Ottignies, Mons, Leuven, Geraardsbergen, Libramont, Liège, Marchiennes…

  • L’opération « poules et poulets » : une fière équipe de huit poulets qui sillonnent la gare, en demandant à Charles Michel d’arrêter de plumer le rail. Arrêtons d’être les dindons de la farce, soyons les dindons de la force ! On cherche des volontaires pour un ou plusieurs mini représentations les 4, 9 et 10 octobre !
  • Le « concert aux piquets de grève » le 09/10 : la veille de la grève, nous serons présents en fanfare dans la gare de Bruxelles-midi pour rendre visite aux cheminots. Rejoignez-nous !

Ces actions ne peuvent réussir qu’avec vous.

Pour en rejoindre une, veuillez cliquer sur ce lien et vous trouverez + d’infos pratiques et un formulaire d’inscription. Chaque petite participation compte !

 

Pour aller plus loin

 

Notre objectif est l’application de la Déclaration pour une SNCB forte, accessible et de qualité, signée par près d’une centaine d’organisations de la société civile.

Contacts presse ici.

Ces actions sont organisées par une coalition large d’associations qui ont le rail dans leur cœur.

ParPatrick Jonniaux

Rentrée en fanfare pour l’éditocratie antisyndicale

Rentrée en fanfare pour l’éditocratie antisyndicale

par Grégory MAUZÉ, Politologue et journaliste, membre du collectif éditorial de Politique.
Article paru sur le site de POLITIQUE, revue belge d’analyse et de débat

L’annonce par la CGSP Cheminot d’une grève à la SNCB prévue pour le 10 octobre a suscité un tir groupé de deux des principaux titres de presse quotidienne. Une démonstration de plus, s’il en fallait, du remarquable unanimisme médiatique qui prévaut lorsqu’il en va des questions socioéconomiques.

Règle commerciale élémentaire : la présence sur un même segment de plusieurs acteurs force ceux-ci à rivaliser d’ingéniosité pour rester compétitifs. À cet égard, la surenchère à laquelle se sont livrés les éditorialistes ce mercredi 31 août sur le marché archi-saturé du journalisme imprégné de la doxa néolibérale constitue sans doute un cas d’école.

La veille, la CGSP Cheminot annonçait vouloir débrayer, lançant dans la foulée un appel à la grève générale contre « le démantèlement des services publics » conduit par le gouvernement de droite. Elle réagissait à la sortie du ministre fédéral des finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), en faveur d’une privatisation du rail belge. Il n’en fallait pas plus pour que Benoît July, pour Le Soir, et Nathalie Bamps, pour L’Écho, se fendent, sans concertation apparente, de deux textes taillés sur mesure pour le jeu des sept erreurs.

« Mais pourquoi font-ils grève? », fait mine de s’interroger le premier. « L’inutile combat de la CGSP », tranche d’emblée la seconde. Le lecteur lambda aura beau être habitué à la course à l’échalote en matière de militantisme antisyndical, il n’en sera pas moins frappé par la similarité du procédé argumentatif déployé par les deux auteurs. Et par leur détermination à distiller plus ou moins subtilement l’image d’un syndicalisme rétrograde, isolé, et sournois – au prix de quelques omissions assorties d’acrobaties intellectuelles.

« Un jour de grève, cela changera quoi ? »

« La N-VA a agité sa muleta, le taureau a foncé », analyse Mme Bamps, pour qui la participation à une action qui mettra « dans l’embarras des milliers de travailleurs, écoliers, étudiants » permettra aux nationalistes flamands de démontrer « que les syndicats sont irresponsables et… inutiles ». Un constat dont il n’est guère nécessaire de convaincre l’éditorialiste, qui en veut pour preuve le démenti formel apporté par le ministre des Transports François Bellot et le Premier ministre Charles Michel au ballon d’essai de leur collègue des finances. Le secteur n’aurait-il pas d’autres raisons légitimes de manifester, comme les coupes budgétaires, la réduction drastique du nombre de cheminots ou la volonté de mettre fin aux pensions anticipées, clairement dans le viseur du gouvernement ? «Non. Partir à 55 ans, ce n’est plus acceptable. Tout le monde en est conscient », assène la journaliste, qui ne s’embarrasse pas d’éléments factuels susceptibles de soutenir une assertion aussi définitive. Ce procédé laisse une étrange impression de « juge et partie », l’auteure défendant, sous couvert d’analyse objective, des options politiques en prétextant l’inefficacité des méthodes de ses opposants.

Abordant également son éditorial sur l’incontournable registre de la « prise d’otage des usagers du rail », son homologue du Soir doute, lui aussi, de la pertinence des motifs évoqués pour déclencher la grève. Apparemment soucieux de la cohérence des prochaines mobilisations sociales, Mr. July se risque à définir les conditions d’un débrayage, soit « à l’issue d’une période de négociation portant sur des points précis, à la suite d’un dépôt de préavis destiné à établir un rapport de force ». Une acception restrictive que ne partageaient visiblement pas les organisations de travailleurs lors des grèves générales de 1936 en France et en Belgique, mouvements semi-spontanés qui contribuèrent, notamment, à arracher les congés payés et la semaine des 40 heures.

Défense des particularismes ou grève politique ?

Autre angle d’attaque majeur de ce double scud : le syndicat défendrait des intérêts particuliers, ce dont témoignerait, notamment, l’attentisme de la CSC-Transcom et l’accueil mitigé de la direction nationale du syndicat socialiste face aux perspectives de blocages. « Le malaise syndical est palpable, accentuant le sentiment que les revendications de la CGSP, aussi justifiées soient-elles aux yeux de celles et ceux qui les soutiennent, ne méritent pas cette grève », estime Mr. July. « Le syndicat devrait peut-être se recentrer sur LE vrai combat à mener. Défendre avant tout l’intérêt général. C’est-à-dire les investissements dans les services publics. Avec des armes et des arguments qui seront en phase avec tous les citoyens », embraye, moins amène, Mme Bamps.

Cette assertion semble assez contradictoire avec une autre idée-clé de ces réquisitoires : le caractère politique du préavis de grève, qui, de fait, implique que ce dernier se situe dans la défense d’un certain projet de société. Le communiqué de la CGSP est, à cet égard, on ne peut plus clair, puisqu’il dénonce, entre autres, « Une politique gouvernementale de droite concentrée sur le démantèlement des services publics », «Le futur du service à la population mis en péril à cause d’un manque d’investissements », ou encore « une politique fiscale catastrophique ». De quoi rassurer nos faiseurs d’opinions inquiets sur le risque d’une dérive corporatiste des organisations de travailleurs, qui seraient uniquement dédiés aux intérêts de leurs seuls affiliés…

Enjeu démocratique

La pratique des éditoriaux permet aux publications d’avancer à visage découvert. En « annonçant la couleur », elle peut contribuer à nourrir le débat public, à condition de respecter la règle élémentaire du journalisme qui requiert, a minima, de s’en tenir aux faits.

Que les lecteurs francophones de presse quotidienne ne puissent guère trouver de voix discordantes[1] au discours de la droite patronale est en revanche nettement plus problématiques. Cette énième manifestation d’unanimité pose en effet la question du pluralisme dans les médias, qui constitue, en dernière instance, un enjeu démocratique fondamental.

Cet article s’inscrit dans le cadre des publications de l’Observatoire Critique des médias, groupe du mouvement Tout Autre Chose dédié à l’analyse critique de la presse écrite et audiovisuelle en Belgique.

[1] Qui ne trouveront certainement pas droit de citer dans les deux autres principaux quotidiens de Belgique francophone, qui avaient choisi de ne pas traiter la question de la grève du rail ce jour-là. Soucieux de ne pas se laisser dépasser par ses concurrents, l’Avenir corrigea le tir dès le lendemain sous la plume de Thierry Dupièreux, avec un éditorial de la même veine intitulé « Grève Politique ?». L’inénarrable Francis Van de Woestyne, de La Libre, avait quant à lui pris les devants en publiant, dès le 26 août, un vibrant plaidoyer pro-austérité.

ParPatrick Jonniaux

SNCB : non au « service minimum »

LOGO TASNCBPour un service maximum ! Pas un service minimum

Le groupe Tout Autre SNCB va co-organiser, sur invitation de la CGSP cheminots et d’autres associations, une action pour dénoncer le service minimum.

Nous sommes convaincus que le service minimum à la SNCB n’est pas une bonne réponse pour les usagers pendant les grèves.

Ce 23 août, nous faisons une action pour mettre en scène et photographier un trajet de train pas comme les autres… un trajet où le service minimum serait d’application :
- des usagers laissés à quai
- des wagons tellement bondés qu’on sera à 6 dans les toilettes
- des problèmes de sécurité
- …

Rejoignez-nous!

Mieux vaut des trains qui ne roulent pas en cas de grève que des trains sur-bondés et dangereux pour la sécurité. A Barcelone, il y a eu 55 blessés le mois passé pendant le service minimum. Il faut éviter ça.

Le service minimum n’a pas pour but d’aider les usagers, mais de casser les grèves de cheminots. Or, si elles sont embêtantes un jour, elles sont utiles à long terme : elles ont été les moyens les plus efficaces pour stopper l’austérité dans le rail. Le gouvernement retire 3 milliards à la SNCB (supprime les petites gares, des trains, augmente les retards,…), et les grèves ont été les seules réactions efficaces pour que ça ne soit pas pire.

Notre mot d’ordre : Pour un service maximum ! Pas un service minimum.

Il faut que le gouvernement refinance le rail, et avoir des trains plus fréquents, à l’heure, plus sûrs et moins chers.

Rendez-vous à Bruxelles midi entre 7h30 et 7h45 du matin. Il faut qu’un maximum de monde soit présent !

Organisé avec la CGSP Cheminots - Bruxelles et d’autres associations.

 

Vous désirez nous rejoindre… inscrivez-vous via l’événement FB

ParPatrick Jonniaux

Limiter le droit de grève ne fera pas arriver votre train à l’heure

Limiter le droit de grève ne fera pas arriver votre train à l’heure

Cette carte blanche a été publiée à l’initiative de PROGRESS Lawyers Network et co-signée par Tout Autre Chose.

Près de 70 ans. C’est le temps pendant lequel aucun gouvernement de ce pays n’a essayé de limiter légalement le droit de grève. En s’en prenant aux cheminots, Michel Ier nous fera peut-être manquer cet anniversaire. Nous sommes inquiets et nous demandons surtout: à qui le tour ensuite ?

Le gouvernement fédéral veut en effet faire passer cet été au parlement le projet de loi qui doit encadrer le droit de grève du personnel de la SNCB et d’Infrabel. Ce texte est présenté comme une version light de ce que le gouvernement appelle « service minimum ». Car il n’est pas question, dit-il, de réquisitionner des travailleurs. Pourtant, le texte, à la lecture, n’apparaît pas si light.

Pour commencer, tout agent « essentiel » devrait annoncer quatre jours à l’avance s’il fait grève ou non. S’il ne le fait pas, il est menacé de sanctions disciplinaires. On peut facilement deviner la pression qui sera mise sur chaque travailleur individuellement par son responsable : « Tu ne vas quand même pas faire grève, toi aussi ! »

En outre, le texte prévoit que les travailleurs ne peuvent pas « limiter l’utilisation de l’outil et de l’infrastructure ». La phrase est dissimulée au dernier alinéa du projet de loi. Mais c’est une épée de Damoclès. L’interdiction peut s’appliquer à toute forme d’action et exclut même les actions alternatives telles une grève du paiement. Seules les actions sans véritable impact seront donc encore autorisées.

Juridiquement contestable

Le gouvernement invoque trois grands arguments. Non seulement ceux-ci ne tiennent compte que des intérêts du gouvernement et des employeurs – et finalement peu de ceux des voyageurs, sans parler de ceux des travailleurs –, mais ils sont de plus juridiquement très contestables.

C’est ainsi que Michel Ier se réclame du « principe de la continuité du service ». Ce principe existe, mais il n’a pas de priorité sur le droit à l’action collective.

Ensuite, le gouvernement invoque « la libre circulation des personnes ». Bien essayé mais ce droit a juridiquement trait à l’accès au territoire et à son marché du travail. Qu’est-ce que cela a à voir avec le train ?

Enfin, le « droit au travail et à la mobilité » est mis en avant. Mais est-ce que le gouvernement lui-même garantit ces droits ? Voyez nos trains bondés, ces bus qui n’arrivent jamais, les trams qui roulent à peine à certaines heures, les bouchons des axes routiers, etc.

Et le droit au travail, alors ? Que ce soit dans les pactes internationaux ou dans la Constitution belge, il ne vise pas à garantir aux travailleurs la possibilité d’accéder à leur lieu de travail. Il engage par contre le gouvernement à prendre des mesures en vue d’aider les chômeurs à trouver un emploi. Demandez dès lors ce qu’ils en pensent aux anciens travailleurs ou aux futurs ex-travailleurs de Caterpillar, Ford, d’ING ou d’innombrables petites et moyennes entreprises.

Surtout, pas un mot du gouvernement sur les principes du droit international qu’il prétend pourtant respecter. Or, celui-ci n’autorise une limitation significative du droit de grève qu’en présence d’une menace pour la vie, la santé ou l’intégrité physique de la population. Ce n’est pas le cas ici. En outre, la jurisprudence internationale n’admet pas que la participation à la grève mène à d’autres sanctions que le non-paiement du salaire.

Qui garantira par ailleurs que la limitation du droit de grève se limitera aux chemins de fer ? Pourquoi une obligation d’information individuelle et une interdiction de bloquer des outils de travail et l’infrastructure ne s’appliqueraient-elles qu’aux cheminots ? Il suffit d’un clic de souris pour remplacer la SNCB et Infrabel par n’importe quelle autre entreprise du secteur public ou du secteur privé.

Non, mieux vaudrait une initiative législative visant à renforcer le dialogue social. Car le droit constitutionnel à l’action collective reste le seul droit qui permette aux travailleurs de s’opposer effectivement à l’employeur et à l’État. Sans action collective, la concertation n’est qu’une coquille vide. Rogner ces droits, c’est rogner la démocratie.

Ce n’est pas le personnel qui est la cause des problèmes à la SNCB et à Infrabel.
C’est ailleurs que le bât blesse.

D’une efficacité douteuse

Malgré toutes les grandes déclarations du gouvernement Michel, il y a fort à parier que l’application de cette loi ne sera pas simple. Elle menace aussi de donner lieu à des situations dangereuses tant pour les travailleurs que pour les voyageurs — pensez à des trains surchargés, avec un personnel minimum… Cela créera de nouveaux problèmes de sécurité et des désagréments importants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les associations de voyageurs s’opposent clairement à ce projet.

Comprenez-nous bien. Que ce soit à cause d’une grève ou d’autre chose, nous râlons aussi lorsque notre train est supprimé ou en retard. Seulement, ce n’est pas le personnel qui est la cause des problèmes à la SNCB et à Infrabel. C’est ailleurs que le bât blesse. C’est le gouvernement qui enfonce toujours le même clou : sous-financement, économies, recours à la sous-traitance et pression constante à la privatisation des transports en commun.

Quoi que prétendent certains, une société de chemins de fer de qualité et une amélioration du fonctionnement de la SNCB ne passeront pas par l’instauration d’un service minimum, mais bien en prenant en compte les usagers et les travailleurs et en mettant à disposition des moyens suffisants pour relever les défis en matière de mobilité. De plus, seul un dialogue social de qualité et constructif est susceptible d’éviter des actions de grève, mais pour cela il doit exister une véritable volonté managériale en ce sens.

En réalité, seule une politique d’investissement dans le transport en commun public garantit des trains ponctuels et confortables à un prix raisonnable. Cela ferait l’affaire tant des voyageurs que des travailleurs.

Cet article a été publié comme Carte Blanche dans le journal Le Soir du 20 juin 2017

Signataires :

Jan Buelens, (avocat, professeur droit du travail, Université d’Anvers), Leïla Lahssaini (avocate en droit du travail),

Filip Dorssemont (Professeur droit du travail UCL), Elise Dermine (Professeur droit du travail ULB, avocate), Patrick Humblet (Professeur droit du travail Université de Gand), Gilbert Demez (prof. émer. droit social UCL), Guy Cox (directeur général honoraire SPF Emploi, Travail et Concertation sociale), Esteban Martinez (professeur de sociologie, ULB), Pascale Vielle (Professeur UCL, Tout autre chose), Philippe Hambye (professeur de sociolinguistique, UCL), Anne Dufresne (sociologue, GRESEA), Alexis Deswaef (Président Ligue des droit de l’Homme), Vanessa De Greef (chercheuse en droit social, ULB ; vice-présidente LDH), Jean Vandewattyne (Chargé de Cours, UMONS), Mathieu Strale (chercheur, ULB), Bernard Dutrieux (Professeur Haute École de Bruxelles Brabant), Sarah De Laet (chercheuse ULB, déléguée syndicale CGSP), Eva Deront (doctorante, ULB), Christine Mahy (Réseau wallon de lutte contre la pauvreté), Comité de coordination de Tout Autre Chose, Wouter Hillaert (Hart Boven Hard), Marc Leemans (CSC), Marie-Hélène Ska (CSC), Rudy De Leeuw (FGTB), Marc Goblet (FGTB), Jean-François Tamellini (FGTB), Thierry Bodson (Interrégionale wallonne FGTB), Philippe Vanmuylder (FGTB Bruxelles), Caroline Copers (Vlaams ABVV), Miranda Ulens (FGTB), Michel Meyer (CGSP), Chris Reniers (ACOD), Michel Abdissi (CGSP Cheminots), Marianne Lerouge (CSC Transcom), Ludo Sempels (ACOD Spoor), Luc Piens (ACV Transcom), Robert Vertenueil (CG-FGTB), Werner Van Heetvelde (CG-FGTB), Frank Moreels (FGTB-UBT), Erwin De Deyn (FGTB-SETCA), Marc De Wilde (CSC Metea), Koen Demey (CSC Transcom), Luc Hamelinck (CSC services publics), Patrick Vandenberghe (CSC BIE), Pia Stalpaert (CSC Alimentation et services), Koen Vankerkhoven (ACV COC), Marianne Coopman (ACV COV), Felipe Van Keirsbilck (CNE), Stefaan Decock (LBC-NVK), Eugène Ernst (CSC Enseignement), Myriam Djegham (MOC Bruxelles), Jean-Marc Rombeaux (Economiste et navetteur), Bruno Bauraind (Gresea), Marianne Petré (avocate en droit social) , Sébastien Gratoir (enseignant haute école, Ecole en colère).

ParPatrick Jonniaux

On a gagné !

Victoire !

Le Tribunal de première instance de Bruxelles a donné raison au mouvement citoyen Tout Autre Chose, attaqué par l’entreprise Mass Transit Media qui édite le quotidien gratuit Métro. MTM, propriété des groupes de presse Rossel et Concentra attaquait en justice le mouvement citoyen pour avoir distribué 70 000 exemplaires d’un « faux Métro », lors d’un cycle d’actions visant à dénoncer les mesures d’austérité dans le rail.

En 2015, le gouvernement fédéral annonce une réduction de budget de la SNCB à hauteur de 2,8 milliards d’euros entre 2015 et 2019, soit 20 % de son budget de fonctionnement, tout en augmentant la productivité de 20 %. Alors que les travailleurs du rail rentrent en grève au mois de janvier 2016, des citoyens et 80 associations s’organisent au sein du mouvement citoyen Tout Autre Chose pour les soutenir et réclamer une SNCB forte, accessible et de qualité. Durant plusieurs mois, dans toutes les régions du pays, des citoyens, des travailleurs et des associations se sont mobilisés pour exiger un financement de la SNCB à la hauteur de ses besoins.

Tout Autre Chose à distribué 70 000 exemplaires d’un journal satirique

Le 7 mars 2016, face à l’inaction du gouvernement, le mouvement Tout Autre Chose à distribué 70 000 exemplaires d’un journal satirique imitant le journal Métro. Celui-ci, reprenant le style du journal original mais se présentant comme un Faux Métro, abordait dans une série d’articles le lien entre baisse de la qualité de la SNCB et les coupes budgétaires opérées par les gouvernements successifs.

La plainte de Métro est déboutée

L’audience s’est déroulée le 9 décembre 2016 et le jugement a été rendu ce 13 février par le tribunal de première instance de Bruxelles. Résultat : la plainte de Métro est déboutée. La juge a considéré qu‘il n’y avait pas le moindre indice que Mass Transit Media ait subit un dommage. La plainte est non-fondée. Retrouvez ici le jugement du Tribunal. Pour aller à l’essentiel… pages 6 et 7.

Le mouvement Tout Autre Chose exprime son soulagement suite à cette décision de justice et dénonce la désinvolture des poursuites entamées par la société qui édite le quotidien gratuit. « L’heure est à la réjouissance, justice a été rendue. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un « procès bâillon » : même si nous avons gagné, nous devons payer des milliers d’euros de frais d’avocat. Il s’agit tout de même d’une victoire pour tous les citoyens qui font face à la répression parce qu’ils réclament des changements légitimes et urgents.

Plus que jamais, nous voulons continuer à mobiliser les usagers du rail, les navetteurs, les étudiants, voyageurs, – mais aussi automobilistes contraints en recherche d’une alternative – qui rêvent que le gouvernement choisisse d’assumer qu’il est à la tête d’un service public et qu’il doit y investir pour qu’il soit accessible, exemplaire, sûr, de qualité et au service de tous. Nous sommes également aux côtés de ces travailleurs qui depuis des années doivent faire mieux avec moins et à qui on demande demain de faire encore mieux avec beaucoup moins.

ParPatrick Jonniaux

La SNCB : deux classes de voyageurs

Olivier Malay est l’invité de l’émission POUR ou CONTRE sur RTL TVI ce lundi 19 décembre 2016.

« Première classe » dans tous les wagons !

Nous nous positionnons en faveur de la suppression de la première classe dans les trains. C’est un vestige du passé (avant il y avait même trois classes) où les plus nantis et les privilégiés peuvent voyager au calme, alors que l’essentiel des citoyens doivent se déplacer dans des wagons bondés. Chaque navetteur de la SNCB doit pouvoir jouir d’un service public de qualité quel que soit ses moyens. Plutôt que de réunir les travailleurs en classe, en fonction de leur revenu, pourquoi pas ne pas les réunir sur base de ce qu’ils veulent faire dans le train ? Ainsi, chaque train pourrait par exemple, comporter un wagon « silencieux » où les citoyens qui souhaitent lire, faire un somme ou travailler pourraient le faire dans le silence(1). De la même manière, on pourrait envisager un autre wagon où il y aurait de la musique. Reste à voir laquelle pour que ça contente tout le monde. D’autres idées pourraient être envisagées.

Malgré les trains bondés et en retard, et la difficulté de l’exercice, nous devons continuer à imaginer une SNCB forte, accessible et de qualité. Nous devons également exiger les moyens pour sa réalisation. Là est le vrai problème. Les gouvernements successifs (dont l’actuel) pressent les travailleurs de la SNCB comme des citrons et ont retiré 3 milliards d’euros en à peine plus de cinq ans dans la SNCB. Du coup, moins de trains, moins de wagons, moins de place (et le tout pour plus cher et avec plus de retards). C’est là la racine du problème : sans moyens supplémentaires et sans respect pour les travailleurs, pas d’amélioration du service.

L’enjeu principal, ce n’est pas la suppression de la première classe, même si un fonctionnement meilleur pourrait en émerger, mais bien de refinancer la SNCB. Chaque année, le gouvernement subsidie les voitures de société à hauteur de 4,1 milliards d’euros par an, selon le Copenhaguen Institue of Economics. Selon les estimations, il suffirait d’allouer moins d’un cinquième de ce montant pour résoudre les problèmes de place, de retard, de manque de trains… Il suffirait d’un autre cinquième de ce montant pour les rendre carrément gratuits.

A l’heure où une transition écologique est nécessaire, ce sont des investissements pour l’avenir. Supprimer la première classe, oui, mais ce serait juste un pansement sur une plaie.

A quand un traitement de choc pour guérir le malade ?

Que l’ensemble du train ait une qualité « première classe » !

 

(1) Ruhebereich - Für Fahrgäste mit Wunsch nach Ruhe und Entspannung haben wir unsere Ruhezonen optimiert. Sie befinden sich entweder in Abteilen, den ICE Lounges (Abteile hinter dem Fahrzeugführer) oder in kompletten Wagen. In diesem Bereich sind Handytelefonate, Klingeltöne, lautes Musikhören (auch via Kopfhörer) oder sonstige lärmende Tätigkeiten nicht erwünscht.

Zone de calme - Pour les passagers avec un désir de paix et de détente, nous avons optimisé nos aires de repos. Vous êtes soit dans un de ces compartiments, les salons de l’ICE (compartiments derrière le conducteur) ou dans une des ces voitures. Dans ce cas, les appels mobiles, les sonneries, la musique forte ne sont pas autorisés (également via un casque) ni d’autres activités bruyantes.

Deutschebahn : https://www.bahn.de/p/view/service/zug/handy_u_ruhebereiche.shtml

Une expérience similaire aux Pays-Bas : http://transports.blog.lemonde.fr/2012/07/03/allo-je-suis-dans-le-train/

ParPatrick Jonniaux

Un reportage de Zin TV sur les grèves

48H DE GREVE AVEC LES CHEMINOTS

La grève du rail provoque inlassablement de violentes controverses. Les discours médiatiques et politiques mettent en avant les désagréments provoqués par la grève sans jamais parler des raisons qui poussent les cheminots à se lever contre le plan de la Ministre Galant. Ce film propose un espace d’expression aux travailleurs du rail.

 

Réalisation : Valentin Fayet - Production : Zin TV
Vous pouvez découvrir ce court métrage ici…

ParPatrick Jonniaux

The Navigators

Malheureusement, la police a décidé d’annuler notre évènement car elle ne sait pas en assurer l’encadrement

La projection prévue ce vendredi a été annulée pour manque de forces de police permettant de « sécuriser l’événement ».

Nous dénonçons cette annulation pour un événement qui ne demandait aucune sécurité particulière.
Nous soulignons l’hypocrisie de mesures de « sécurité » qui ne protègent aucunement la population. La preuve flagrante en est l’état d’urgence imposé à la population française, qui n’a empêché ni les attentats du Bataclan, ni celui de Nice.

Tout aussi grave, ces mesures de sécurité deviennent un prétexte à l’interdiction totalement arbitraire de manifestations culturelles (comme celle-ci), à la répression des mouvements sociaux et syndicaux (emprisonnement de 100 personnes à la Bourse, le 2 avril), et donc à la restriction pure et simple de droits fondamentaux.
Elles minent ainsi les seules réponses qu’il faille apporter au terrorisme : une solidarité accrue, le partage de moments conviviaux, le rejet de l’extrême droite, la réaffirmation de la liberté d’expression et de religion, et, surtout, la lutte pour une société juste, équitable, où chacun puisse vivre dignement.

La projection de The Navigators apportait une pierre à cet édifice, pour penser la privatisation du rail et le combat mené par les travailleurs de la SNCB, et plus généralement pour crier l’urgence de préserver les services publics.
Une contribution à un monde vraiment plus sûr, lui.
Pris de court, nous devons reporter cette projection ; mais la prochaine fois, elle aura lieu, et nous vous y attendons encore plus nombreux!

 

 

Tout Autre Chose en collaboration avec le Cinéma d’Attac, Inter-Environnement Bruxelles et le Musée du Capitalisme, avec le soutien de la commune de Schaerbeek vous invite à la

***PROJECTION EN PLEIN AIR***
THE NAVIGATORS de Ken LOACH, film sur la privatisation du rail.

? Devant la Gare de Schaerbeek
Quand ? Le vendredi 2 septembre 2016

Événement FB

PROGRAMME:
20h00: Assemblée Générale d’une Tout Autre SNCB
21h15: Projection en plein air du film en VO sous-titré français

Prix libre, bar.

BANDE ANNONCE:

https://youtu.be/CJsiCOYRQl4

Paul, Mick, Len et Gerry travaillent au dépôt de chemins de fer de Sheffield, dans le Yorkshire. Ils s’occupent de l’entretien et de la signalisation des voies. Malgré les difficultés quotidiennes, l’ambiance est bonne et tout le monde travaille main dans la main.
C’est Len, le plus âgé du groupe, qui dirige les opérations. Il a passé la plus grande partie de sa vie à travailler six jours par semaine sur les voies ferrées. Gerry, délégué syndical, s’active, quant à lui, à améliorer le quotidien des employés, mais la direction se montre pas toujours coopérante.
C’est en arrivant un matin au dépôt que tous apprennent la privatisation des chemins de fer. Le travail est désormais partagé entre sociétés privées concurrentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

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ParPatrick Jonniaux

Action SNCB Namur


Ce mardi 31 mai les services publics sont en grève.
Des manifestations se déroulent partout dans le pays.

La locale de Namur, fidèles à ses habitudes, a décidé d’une action rapide et efficace.
Ce matin aux petites heures, 5 tacteurs motivés se retrouvent en gare sous la bannière (voir visuel ci-dessus).
Affirmant le soutien citoyen de Tout Aure Chose aux mouvements syndicaux qui marquent leur désaccord face aux décisions gouvernementeuses qui impactent et impacteront (si elle passent !) notre quotidien.

 

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